Rapport du Symposium 2011

 

 

 

 

 

QUATRIEME SYMPOSIUM DU FESTIVAL ETHNOCULTUREL ET TOURISTIQUE « KOOM KOOM » POUR LA PROMOTION DE LA CALEBASSE.

 

 

 

 

 

 

 

 

RAPPORT DU SYMPOSIUM

 

Le Vendredi 23 Décembre 2011, s’est tenu à Ziguinchor le Quatrième symposium du Comité scientifique du Festival Socioculturel et Touristique pour la Promotion de la Calebasse « Koom Koom ».

Deux panels ont été retenus. Le premier traitait du « Rôle de la culture dans le développement du Tourisme et les opportunités pour la Culture ».

 

                                                     Modérateur :

                                                     Rapporteur : Mamadou Ciré CISSE

 

Etaient Présents :

Le Représentant du Maire de la Commune de Ziguinchor/ Directeur de Cabinet du Maire. M. Emmanuel DIEDHIOU

Le Représentant du Gouverneur/ Directeur du CCRZ. M. Abdoulaye BA

Le Directeur du SEPP /MCGCV. M. Ndiawar MBOUP

Le PCR de Diégoune. M Lamine BODIAN

Le Pr-Chercheur Bouya KOUTOUDIO

Le Président du Groupe Goorgoorlou. M. Khalifa DRAME

Le Directeur de Koom Koom. M. Georges Denis DIATTA

Le Manager Général de l’ACA. M. Mactar NDIAYE

Abdou Karim GNING, Expert-consultant

Docteur Simon TENDENG de l’association AGIR

La délégation du village de Djimande

Les ASC de Ziguinchor

La représentante du village d’Enampore

Mr BALDE représentant des socio-cultures de Ziguinchor

La presse (une vingtaine d’organes)

Les Communicants

Ndiawar MBOUP

Pr Bouya KOUTOUDIO

Abdou Karim GNING

Matar NDIAYE de l’ACA (Alliance Culturelle Africaine)

Taphsir Ndické DIEYE Ecrivain-poète

 

       Les différents orateurs ont chacun traité d’un aspect différent lié au thème. Ce qui leur permettra, après avoir salué l’initiative de Goorgoorlou de mener la réflexion qui a abouti à ce symposium, de dégager plusieurs idées majeures.

 

       Malgré le contexte difficile selon Ndiawar MBOUP, les autorités ont décidé de poursuivre l’effort d’accompagner le G.I.E Goorgoorlou, dans son ambition de valoriser le patrimoine, en y apportant une plus-value qui engendre des retombées et donne de l’importance au produit culturel.

Il évoquera la Lettre de Politique Sectoriel (LPS) du Sénégal dont les objectifs sont :la Diversité Culturelle, l’économie culturelle et la Décentralisation Culturelle. Ces mêmes objectifs, dira-t-il, sont portés par le Festival « Koom koom » et l’importance économique de la calebasse doit pouvoir être porté à tous les autres secteurs de la culture. L’objectif de la LPS étant de relever de manière substantielle la qualité de la production culturelle à l’horizon 2012 ;


La présence de la calebasse dans la création artistique à travers des œuvres de designers de plus en plus présents à la Biennale de Dakar, participant ainsi au renouvellement du produit culturel et touristique et contribuant à la protection de la nature, a été notée

   Toutefois, l’intervenant remettra très vite en cause l’intitulé du thème qui semble « recommander à la Culture d’être au service du Tourisme » alors qu’aucun texte, ni ceux de L’Unesco encore moins ceux du Ministère de la Culture ne le stipulent. Ce qui l’amènera à reformuler la thématique et déboucher ainsi sur « deux axes neutres et plus pertinents » : Culture et Développement, Tourisme et Culture

Qui vont constituer les axes de sa communication

La Culture est-elle capable de créer des richesses ? La réponse est oui, selon le Rapport 2008 de la CNUCED qui a montré la progression de l’Economie de la Culture qui occupe 7 à 8% du Commerce International et de façon durable


. La question suivante

       La Culture est-elle capable de créer des Emplois? A reçu une réponse affirmative compte tenu de la forte Main-d’œuvre des Métiers Créatifs mais aussi et surtout des professions technico-commerciales, souvent peu évaluées.

Sous ces deux rapports, on peut affirmer qu’il existe un rapport entre Culture et Développement et même que la « Culture est un facteur de développement » comme reconnu par les Nations-Unies en 2010.


Quant au deuxième axe « Tourisme et Culture », et selon l’OMT, la Mondialisation a favorisé une forte mobilité des personnes et que les motivations culturelles des demandes de voyage, étaient en forte progression ; Concernant l’Environnement, et au plan International, le Sommet de DURBAN en 2002 sur la Biodiversité a montré la force des liens entre biodiversité et Diversité Culturelle, l’appauvrissement de l’un se traduisant par celui de l’autre. Par conséquent,, le Développement Durable ne peut s’envisager uniquement sous l’angle de la préservation des ressources naturelles mais aussi dans une nécessaire prise en compte des Expressions et contenus culturels tout aussi périssables.


Au plan National, l’exemple de la grappe TICAA (Tourisme Industries Culturelles et Artisanat d’Art) reste une excellente illustration de la Culture et du Tourisme comme facteurs de développement.

 

     L’interaction entre les secteurs de la culture et du Tourisme, s’est avérée selon le Pr KOUTOUDIO comme une nécessité, car autant le Tourisme est une source nécessaire pour le développement de la Culture, autant la Culture vit de son dynamisme.

Pour arriver à cette conclusion, le Pr fondera son argumentaire sur deux questions essentielles, à savoir : Que représente la Culture pour l’Homme ? En réponse à la première question, il ressort que l’homme est un être libre, mais aussi une essence ou plus exactement une âme créatrice ou productrice de valeurs se déclinant en terme d’héritage social, intellectuel, moral et spirituel qu’un groupe humain transmet à ses membres par l’éducation. Qu’est-ce que le Tourisme  fut la deuxième question à laquelle il apportera la réponse suivante. Selon lui, l’origine du Tourisme est essentiellement psychologique. En effet tout en l’homme et autour de lui, la diversité des êtres, des végétaux, des choses et des phénomènes, les rythmes du temps et de l’espace, le vieillissement ou le renouvellement de la nature, tout le porte à avoir horreur de la monotonie. C’est dire que le besoin « du nouveau » et de « l’ailleurs » est consubstantiel à la nature humaine tout comme la culture. Le souverain du Mali (1310 – 1321) du nom de Aboubakry II qui jeta des dizaines de centaines de mandingues dans les eaux pour voir s’il n’y avait réellement rien au-delà de l’océan atlantique comme le prétendait l’opinion commune, et ne voyant aucun membre de la première expédition revenir, il prit lui-même, la tète de la seconde, accompagné de son griot, emportant ainsi avec lui la moitié de sa propre histoire.


             Ces hommes peuvent être considérés à juste raison, comme les pionniers de ce qu’on va appeler au lendemain de la seconde guerre mondiale, le ‘’tourisme’’.   Quant au rôle de la culture dans la promotion du tourisme, il est à l’image de celui de la mère dans le développement du bébé. Mais l’efficacité de ce rôle requiert une certaine organisation 

La mise en place d’une politique culturelle cohérente, ainsi que la nécessité d’impliquer les populations dans le développement touristique, sont perçues comme des gages de réussite.

   Une sollicitude constante des autorités ainsi que la promotion du Mécénat ont été requis. Il s’est également avéré que le développement du Tourisme peut aboutir au façonnement d'un Homme plus humanisé.

 

     Le constat a également été fait par l’Expert-consultant Abdou Karim GNING que : malgré le renforcement des infrastructures et de la logistique culturelles, les insuffisances sont encore apparentes ; elles ont pour noms :

  • ·         Absence de réponses claires face au statut de l’acteur culturel et de sa condition sociale
  • ·         Les difficultés liées à la professionnalisation

Il faudrait alors, une consolidation des acquis et le suivi des orientations issues des différentes rencontres. Ce qui nécessite la mise en place de cadres regroupant public et privé.

L’exemple des Etats Unis où les industries culturelles influent, sur la balance commerciale en générant des emplois et en mobilisant des taxes, et du Brésil avec le Carnaval de Rio, ont été évoqués

Le projet Lunjan Kolon du GIE Goorgoorlou a été pris comme exemple de transversalité de la Culture, auxquels sont liés des enjeux économiques et sociaux.


       A ce stade de la lecture, des observations ont été faites au présent rapport concernant « l’absence de réponses claires face à la condition de l’acteur culturel et sa condition sociale » évoqué par un panéliste. Selon le représentant du Ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de vie, l’on ne saurait parler de manque de réponses claires de la part du Département de la Culture au moment ou celui-ci associe depuis un certain temps, les acteurs, à l’élaboration de la Lettre de Politique Sectorielle sur laquelle ledit Département travaille depuis 2009 ,mais également sur l’élaboration du projet de loi sur la situation sociale de l’artiste et de l’acteur culturel; surtout qu’antérieurement, des documents de Politique Culturelle comme la Chartre culturelle Nationale, la LPS de 99 ainsi que d’autres textes ont existé. Il s’agit donc pour les acteurs, de s’inscrire dans des actions claires et de prendre en compte l’implication du Ministère des Finances qui est un paramètre non négligeable dans l’avancée de nos différentes dynamiques.

 

       La calebasse qui a été reconnue comme une réponse économique et une réponse à la pollution, devra désormais entrer dans l’offre touristique ; à partir de ce moment, il faudra voir ce que l’on peut faire avec la calebasse et ce que l’on peut faire de la calebasse…Il s’agira donc de faire une mise en économie pour protéger, préserver et sauvegarder le patrimoine et une mise en culture des produits culturels pour les rendre économiquement viables. La mise en place d’un cadre ou alors d’un Forum des porteurs de patrimoine, pourrait être envisagée pour porter la dynamique fédérative.

 

Le Docteur Simon TENDENG, de l’Association AGIR, membre du 2°Panel fera une brève introduction sur « Tourisme et santé », thème qu’il développera dans le deuxième atelier

 

       Le patrimoine matériel et immatériel Bainounck avec ses masques et puits sacrés, sa technique traditionnelle de récolte de vin, le jifanghor etc. a été reconnu comme éminemment culturel et touristique à l'image des autres pratiques sociales qui prévalent dans les autres communautés.

 

       Le livre comme outil de promotion culturel et touristique capable de vendre des destinations doit également être un support pouvant accompagner le travail de valorisation de notre patrimoine.

D’autres observations comme le renforcement de la bonne gouvernance, l'implication des femmes pour la restauration et la promotion de la calebasse et des personnes âgées pour la transmission des valeurs et des pratiques sociales ont été faites.

 

     A l'issue des travaux, des axes forts de réflexion ont été dégagés et les Recommandations suivantes ont été faites:

 

                                       RECOMMANDATIONS

  • ·         s'approprier les objectifs de la LPS
  • ·         Nécessité de formaliser l'interaction entre les secteurs de la Culture et du Tourisme
  • ·         Prendre en compte les Expressions et Contenus culturels dans le Développement durable
  • ·         Inscrire la mise en place de ce cadre dans les missions ministérielles
  • ·         Impliquer les populations dans le développement touristique
  • ·         Faire la promotion du Mécénat
  • ·         Instituer une large concertation entre acteurs et décideurs des deux secteurs 
  • ·         Identifier les personnes morales et physiques devant organiser l'interaction entre les deux secteurs
  • ·         Nécessité pour les acteurs de s'inscrire dans des actions claires vis à vis de l'institutionnel
  • ·         Reconnaitre la calebasse comme réponse économique et réponse contre la pollution
  • ·         Faire entrer la calebasse dans l'offre touristique
  • ·         Faire une mise en économie de la calebasse en exploitant toutes ses potentialités
  • ·         Créer et mettre en place un cadre-forum des porteurs de patrimoine
  • ·         Exploiter le patrimoine matériel et immatériel dans les domaines culturels et touristiques
  • ·         Présenter les événementiels sous forme de projets bancables
  • ·         Planifier les événements culturels et touristiques
  • ·         Faire des Industries culturelles, de l'artisanat d'art et du tourisme, un créneau porteur
  • ·         C
  • ·         Instituer les cinq (5) jours de Djimande
  • ·         Créer le circuit Bainounck
  • ·          Créer une troupe artistique avec uniquement des instruments en calebasse                                                      

       L'Atelier n°2 du Symposium qui traitait du thème "les vertus médicinales de la calebasse" a saisi cette opportunité pour mettre ensemble des spécialistes de la médecine traditionnelle et ceux de la médecine moderne pour discuter du sujet.

       A l'issue de leurs travaux et à défaut du rapport qui devait être finalisé, Mme KASSE membre dudit atelier a fait à l'Assemblée, le résumé des axes majeurs et recommandations retenues par les panélistes.


                         RECOMMANDATIONS

  • ·         Nécessité de joindre les deux médecines compte tenu de leur  complémentarité
  • ·         Trouver une solution au problème de communication entre les deux secteurs
  • ·         Formaliser la démarche des tradi-praticiens
  • ·         Impliquer l'Etat pour accompagner le processus d'organisation et de professionnalisation des acteurs
  • ·         Créer des circuits touristiques qui allient Culture-Tourisme et Santé.
  • ·         Identifier et valoriser les technologies locales
  • ·         Créer des émissions de radio
  • ·         Créer un laboratoire d'échanges entre Médecins modernes, tradi-praticiens et autres parties-prenantes de la santé en vue d'approfondir la réflexion·         C
  • ·         Créer un Cadre d'Orientation, d'Alerte et de Veille         C

 

      

                               Fait à Dakar les 23 et 24 Décembre 2011